In colloque: « La culture comme promesse d'une métropole citoyenne »

FNADAC, le 31/05/2013, 09-17h

 

Ouverture avec présentation de V.Balbo Bonneval, présidente de la FNADAC, sur les raisons ayant conduit à cette rencontre : les changements d'échelle territoriale en jeu, la réflexion collective nécessaire pour favoriser des coopérations plutôt que des rivalités.

Volonté de faire évoluer la politique de développement culturel de territoire.

Nécessité de retrouver du projet.

Dès à présent, RDV programmé pour juin 2014 pour un colloque sur le développement culturel du territoire.

 

Pour J.P.Saez (directeur de l'Observatoire des politiques culturelles), la ville c'est une circulation de réseau. Le concept de « ville créative » c'est un dispositif d'attraction pour une ville.

Il note l'ancienneté historique des « cluster », qu'il date au Moyen-âge [volonté de valoriser cette organisation économique ?....]

M.Saez revient sur le contexte de la métropolisation : dans un développement de mise en réseau, l'objectif de créer un éco-système innovant. Il y a un besoin de coopération dans cette compétition entre les villes → cooptation.

Le concept de ville créative a un effet mobilisateur mais c'est un concept marketing des villes ; donc attention à l'écart de vitesse.

Il faut veiller à ne pas perdre les notions d'intérêt général, de service public. L'alternative possible serait donc une métropole vivante avec une multiplicité des relations internes et externes. M.Saez voit là une cité de la relation avec des dialogues entre les différents membres de cette cité car multi et inter culturelle.

 

 

1ère table ronde : « Quelles modalités pour passer d'une approche culturelle « ville-centre/banlieues » à l'organisation d'une métropole multipolaire ? »

Participation : Patrick Braouezec, Pierre Mansat.

 

P.Braouezec (Président de Plaine Commune) revient sur les propos de présentation et les modère en disant que la version positive, optimiste de la société est une société avec une démocratie participative, du temps libre.... en version pessimiste c'est une société de consmmateurs, pulsionnelle, addictive...

Pour lui, nous sommes donc à une époque charnière où soit la culture habite la ville, soit c'est comme maintenant avec une dé-culturation progressive. Il est donc temps à tous les niveaux de se poser cette question.

M.Braouezec n'aime pas l'idée de « cluster » et préfère, revendique la multi-polarité dans sa vision du Grand-Paris (donc opposé à l'englobement des territoires par Paris intra-muros). Il crée le mot « oeuvrier », des créateurs qui transcendent la matière, pour parler des professionnels à valoriser dans la création de cette ville-métropole. Pour lui les périphéries sont le lieu de création. Il y a un besoin de dépasser les frontières où la culture est un des éléments centraux pour faire en sorte que chaque citoyen ait le sentiment de vivre dans un endroit qui compte.

La question étant de savoir comment créer la complémentarité des territoires ?

La mise en réseau est au coeur de la problématique.

 

P.Mansat (adj au Maire de Paris, chargé de Paris-Métropole) reconnaît que la culture et la question culturelle n'est pas abordée dans la question du Grand-Paris [question réfléchie depuis 2001....sans le vivre-ensemble.....]

Pour lui la coupure Paris-Banlieue n'est pas une réalité mais un ressenti ; pour lui la Métropole est déjà une réalité [vision parisianiste....]. Il y a une nécessité de déconstruire les représentations : par exemple : le boulevard périphérique n'est plus une frontière.....

M.Mansat reconnaît que l'organisation administrativo-politique est en retard sur la vie des gens.

Aujourd'hui la question de la place de la culture dans l'identité / les identités métropolitaine(s) se pose. Pour lui la place de la culture devrait être automatique.

Il y a une nécessité de vérifier la cohérence entre les contrats de collectivités* voisines pour la cohérence du territoire.

*Contrat de développement territorial (C.D.T.)existe depuis 2010 entre l'Etat et les collectivités territoriales sans volet financier sur le développement du territoire mais c'est un positionnement politique.

 

P.Braouezec dit que Plaine Commune a un C.D.T où il a été dès le départ souhaité que la ville de Paris, la Région, le Département puisque le C.D.T aura un impact sur les compétences de ces échelles. Volonté d'inclusion du volet culturel.

Il rappelle que la compétence culture est au niveau des villes pas au niveau de la communauté d'agglo → dans les C.D.T, il y a une acceptation du rôle d'ensemblier à la dimension du territoire avec la vlonté de promouvoir ce qui existe déjà sur le territoire. La culture jouera un rôle primordial dans l'avenir de nos sociétés.

 

[ notion du vivre-ensemble mentionné seulement au bout d'une heure de débat.....]

 

Pour P.Braouezec, les rapport sont maintenant en réseau et non plus verticaux. La question est de savoir comment passer de cette société où on vit côte à côte mais sans lien, à un vivre ensemble dans les villes-monde qui deviendrait une métropole solidaire, inclusive (mais avec quelle gouvernance?) où la culture jouerait un rôle essentiel.

 

Echange avec la salle :

→ UFISC : fait remarquer que la société multi-pôles est plus intéressante vue l'importance de la place de la culture, du vivre-ensemble. Question sur la place de la démocracie, du vivre-ensemble dans les projets de ville-monde.

→ remarque qu'en Province le fil rouge de l'intégration de la dimension culturelle existe déjà : ex : Nantes, Lille ; alors pourquoi y-a-t-il un problème sur Paris ?

→ Observation de la non existence d'espace de travail formalisé. Il n'y a pas de propositions créatives dans les C.D.T faits.

→ question sur la place de la jeunesse dans ces projets ?

→ AgenceTersus : la culture peut faire lien si les conditions sont réunies.

 

Réponses de P.Braouezec : la métropole Grand-Paris est à construire par la population, les élus. C'est aux élus de travailler le contenu des C.D.T mais qui ne sont pas inscrits dans le marbre, ils doivent évoluer avec la réalité.

Il rappelle l'ancienneté des communautés d'agglo de Lille et Nantes par rapport à Paris, ce qui justifie les différences.

Pour lui il existe des lieux d'intelligence collective mais il y a un problème de capitalisation de ces idées, énergies. Bbesoin de recenser ce travail pour que ce soit l'âme du Grand-Paris.

 

Réponses de P.Mansat : il y a un besoin d'un état des lieux du rapport Paris-banlieue mais comment ? [recherche-action!!]

Il reconnaît une méconnaissance réciproque néfaste car pour lui il y a une absence de média métropolitain. Il note la nécessité d'interpeller les élus pour que la culture soit un enjeu majeur de ces métropoles en création.