Table ronde: Mondialisation ESS: prise de notes personnelles

4 participants:

- J.L.Laville (professeur Cnam, chercheur-écrivain): la question de l'avenir ne se limite pas à l'Europe (ex: préparation d'une loi sur l'ESS au Québec):

Après une courte reprise de la notion de l'associationnisme développée dans un de ses ouvrages, l'intervenant explique que la résurgence de l'ESS est liée à l'effritement de l'idéologie du progrès, selon la définition des 30 Glorieuses, qu'aujourd'hui l'ESS est une mosaïque.

Il propose 03 scénari pour le monde de demain:

  ° la Banalisation: présente en chiffre mais existence très faible dans une identité commune. L'association étant une forme de sous-traitance des services publics.

  ° Moralisation du capitalisme: programme d'ajustement structurel où le système dominant aurait la capacité de se réformer de façon honorable: social-business.

                            Mais l'ESS est-ce une lutte contre la pauvreté ou une lutte contre les inégalités?

  ° Economie plurielle (notamment exemples dans les pays sud américains): nécessité reconnue d'admettre la société civile dans sa capacité de réalisation économique. -> économie réelle pas uniquement économie de marché, mais économie de redistribution, économie de réciprocité. : rapprochement de la forme d'économie territorialisée: ex: PTCE [dont j'ai déjà fait mention à différents responsables de Martinique et sur lequel j'ai porté l'attention lors de cette réunion à l'un d'entre eux présent ce jour, assis au rang derrière moi dans la salle...] 

 Pour l'ESS, J.L.Laville considère que c'est le 3ème scénario qui est le + intéressant.

 

- R.Munoz (économiste argentine):

Elle explique qu'en Amérique du Sud: économie populaire = ESS

Les trois types d'économie vivent en parallèle: l'économie classique, l'économie publique, l'économie populaire

ex: Brésil: véritable co-construction de la politique publique.

     Equateur: dans la Constitution: l'économie EST sociale et solidaire.....

Nécessité de passer de la dimension micro au méso.

 

- P.Frémieux (Alternatives économiques): notion d'innovation sociale: aujourd'hui, selon lui, il n'y a pas de nouvelles choses à faire mais mieux faire ou faire mieux avec ce qu'on a.

Pour lui, le potentiel de croissance est dans l'innovation de procédé (ex: PTCE)

 

- G.Giraud (chargé de recherche, CNRS): intervient pour dire:

1/ besoin d'une économie plurielle (au sens de J.L.Laville);

2/ création de nouveaux indicateurs pour évaluer la réussite ou non des innovations sociales: ex: indicateur de "capacité relationnelle".

 

Conclusion de la journée par une intervention du ministre B.Hamon:

Aujourd'hui "économie" et "démocratie" ne font pas bon ménage. 

- Rappel historique de la différence entre "libéral" et "démocrate"...

- Critique de l'excès de vulgarisation: ex: "comparer le budget des ménages et le budget de l'Etat est un non sens intellectuel..."

- Nécessité de passer d'une économie du gaspillage à une économie vivable.

Le ministre rappelle que la BPI réserve 500 millions d'Euro à l'ESS, avec semble-t-il accès aux "petites" structures. Favorisation des projets ayant une stratégie de filière.

- Prochaine mise en place d'obligation de reporting (explication de l'utilisation de ces placements) pour les placements type Livret A, même pour les banques privées.

- Volonté dans la loi sur l'ESS de sécuriser les subventions à destination des projets répondant à des besoins de la population [notion à définir donc...]

- Aujourd'hui 50 à 200 000 emplois sont perdus par an faute de repreneurs de PME -> besoin d'inventer des modèles de scop alternatifs.

- Rappel de sa demande de création d'un label d'entreprise de l'ESS: pour rapppel c'est la circulaire du 27/12/2013 envoyée aux préfets, signalée dans mon article du 31/01 dernier: "Recensement....". 

- Volonté de passer à une politique publique tranversale.

 

                                                                               Clôture de la rencontre pour 17h40. [ceux qui souhaitaient se faire connaître du ministre, et qui n'avaient pu le faire le matin, avaient le champ libre: une démarche au service des acteurs de terrain qu'ils sont censés représenter ou intérêts d'égo?.... La première voyons, en tout cas espérons -le pour la majorité, ne soyons pas cynique.... ;-) ]